Après Patrice Evra et William Gallas, c’est au tour de Jérémy Toulalan de s’exprimer sur le fiasco de l’équipe de France. Il explique son rôle direct dans la grève des Bleus
Pouvez-vous nous raconter ce qui s’est exactement passé lors de ce fameux week-end?
A la base, on n’a pas cautionné ce qu’avait dit Nicolas Anelka à la mi-temps de France-Mexique. Mais c’est le genre d’événement qui arrive parfois dans un groupe. C’est mal, mais ça existe. ça n’aurait pas dû sortir et on aurait dû mieux gérer cela en interne. Mais le lendemain du match, on était loin de ça. On pensait surtout à la défaite. Quand c’est sorti (le samedi 19 juin) dans L’Equipe, tout s’est précipité. On a vite appris qu’Anelka allait être renvoyé. On a essayé d’organiser une réunion pour qu’il aille s’expliquer avec le coach. Elle n’a jamais eu lieu car la décision de son exclusion avait été prise. On a regretté la forme plus que le fond. Dans le communiqué, on a essayé d’expliquer cela.
Comment vous êtes-vous retrouvé à l’initiative de cette lettre?
En fait, avec quelques joueurs, on a couché des idées pour expliquer notre démarche. Puis avec nos conseillers, on a essayé de mettre ça en forme pour être bien compris. On a essayé de maîtriser les choses, même si c’était peut-être indéfendable.
Qu’avez-vous ressenti dans le bus quand Raymond Domenech a lu la lettre?
Je n’étais pas bien. Je l’avais dit : c’était au capitaine d’aller la lire. Mais on était dans un tel truc que c’était compliqué.
Tout le monde était d’accord pour faire grève?
On a eu une discussion le samedi soir : personne ne s’est manifesté. Donc oui, tout le monde était d’accord. Peut-être que certains n’ont pas osé… Moi-même, j’ai d’énormes regrets. Car j’aurais pu le faire. Je ne suis pas fier de ce qui s’est passé, mais j’assume. On était tous dedans. Celui qui dit le contraire est un menteur.
Que pensez-vous des sanctions demandées par Lilian Thuram?
Si on était sanctionné, cela me toucherait beaucoup. Pour moi, c’est toujours une fierté d’aller en équipe de France. Mais on n’a pas le choix : on a tellement fait n’importe quoi qu’on accepterait. En tout cas, les sanctions doivent être collectives et non individuelles.