Le président de la grande LFP assume le report du match entre l’Olympique de Marseille et le Paris St Germain. Il n’a reçu aucune pression.
Frédéric Thiriez, pourquoi avoir décidé de reporter OM-PSG ?
C’est une décision extrêmement difficile. Tout le monde attendait ce match et tout le monde voulait le jouer. Aussi bien les Parisiens que les Marseillais. Que s’est-il passé ? Ce matin, deux nouveaux cas potentiellement positifs de grippe H1N1 ont été signalés par le Paris Saint-Germain à notre conseil d’experts médicaux, présidé par le Pr Rochcongar. Après examen des deux cas cliniques, la commission d’experts m’a recommandé de reporter le match en raison du risque de contagion, y compris de l’équipe marseillaise. Ne les oublions pas. Dans ces conditions, j’estimais de mon devoir de suivre cette recommandation en reportant le match à une date ultérieure. Je sais que c’est extrêmement frustrant et que cela cause beaucoup de difficultés. Je tiens d’ailleurs à présenter mes excuses et celles de la Ligue professionnelle au public, aux joueurs et aux supporters. Mais sincèrement, la santé des joueurs doit l’emporter sur toute autre considération, quels que soient les enjeux sportifs.
Pourquoi ne pas avoir pris cette décision hier, afin d’éviter que les supporters ne descendent à Marseille ?
Nous avons travaillé pratiquement jour et nuit sur cette question. La commission d’experts médicaux s’est réunie hier et a estimé qu’avec seulement deux cas positifs, qui étaient à l’isolement, il n’y avait pas lieu de reporter ce match. La situation sanitaire a ensuite évolué avec un troisième cas, puis deux ce matin. La commission s’est à nouveau réunie et a proposé le report du match. On n’annule pas un match pour deux joueurs absents. Mais avec cinq cas positifs, la situation n’est pas la même.
« La police fera de son mieux »
Le diffuseur, Canal +, a-t-il fait pression pour maintenir la rencontre ?
Personne n’a fait pression sur moi, d’où que ça vienne. Ni le diffuseur, ni tel club ou tel autre. De toute façon, tout le monde sait très bien que je ne suis pas de nature à être sensible aux pressions de qui que ce soit. J’ai pris cette décision en mon âme et conscience, dans l’intérêt de la santé des joueurs parisiens et marseillais.
Des heurts se produisent actuellement à Marseille. Etes-vous inquiet ?
Avant de prendre ma décision, j’ai immédiatement eu au téléphone le préfet de police de Marseille, en qui j’ai toute confiance. La police fera de son mieux. Le message que j’ai à lancer est le suivant : « Messieurs les supporters, vous qui aimez le foot, est-ce que la santé des joueurs ne doit pas passer avant toute autre considération ? » Poser la question suffit à y répondre.